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L’écologie de la relation et engagement municipal

L’écologie de la relation est le principe fondamental sur lequel repose la vision d’une Société et de Territoires de la Bienveillance, et pour l’initiative « La Bienveillance en Archipels ».

Elle ne se limite pas aux relations interhumaines, mais s’étend à tous les écosystèmes, soulignant l’interdépendance vitale qui nous unit.

Elle est introduite par Béa et Bee dans la page dédiée L’écologie de la relation.

Qu’est-ce que l’écologie de la relation ?

C’est l’idée que nos interactions, qu’elles soient avec d’autres personnes, notre environnement ou nous-mêmes, constituent un système complexe et interconnecté.

À la manière d’un écosystème, la qualité d’une partie influence l’ensemble. Cultiver une « écologie de la relation » signifie prêter attention et prendre soin de ces liens avec la même conscience et la même rigueur que l’on protègerait un environnement naturel.

Le soin devient un principe organisateur. C’est aussi reconnaître que la santé de nos relations est absolument indissociable de notre bien-être physique, psychique et social.

La vision d’une Société et de Territoires de la Bienveillance

Une Société et de Territoires de la Bienveillance est un projet global qui repose sur l’unité des humains et leur intégration dans l’ensemble du vivant. Il s’agit d’une société qui :

  • Protège et répare les écosystèmes, qu’ils soient composés d’humains ou d’autres qu’humains.
  • Définit la santé humaine comme un bien-être physique, psychique et social complet, et non seulement comme l’absence de maladie ou d’infirmité, en se basant sur la définition de l’OMS.
  • Fonctionne sur la base de l’interdépendance, qui est vue non seulement comme un fait indéniable, mais aussi comme le socle et la source de joie de vivre, de gratitude et de reconnaissance qui nourrissent des cercles vertueux.
  • Cultive une culture de l’intériorité, de l’humilité et de la coopération.
  • Considère chaque niveau, de l’individu au niveau planétaire, comme un « Territoire de la Bienveillance« , et notamment celui d’une commune, de chacun de ses quartiers, de l’éventuelle communauté de communes à laquelle elle appartient.

L’écologie de la relation comme fondement d’une société de la bienveillance

L’écologie de la relation est le pilier pratique et philosophique qui rend la vision possible d’une Société et de Territoires de la Bienveillance.

Elle repose sur 3 principes :

  1. L’interdépendance au cœur du projet de transformation sociétale : La vision de la bienveillance reconnaît explicitement que notre interdépendance est la base de tout. L’écologie de la relation met cette interdépendance en pratique en nous invitant à prendre soin de chaque lien – et en responsabilité de chaque bout du lien (mettant en jeu diverses formes de réciprocité) – conscient que la qualité d’une relation individuelle affecte la santé de l’ensemble du système social.
  2. Un bien-être holistique : La société bienveillante vise un bien-être complet. L’écologie de la relation y contribue en nous rappelant que notre bien-être n’est pas isolé, mais est intimement lié à la qualité des liens que nous entretenons avec les autres individuellement et avec chacun de nos écosystèmes d’appartenance dans toutes nos sphères de vie.
  3. Une approche territoriale et systémique : Le concept de « Territoires de la Bienveillance » applique l’écologie de la relation à une échelle concrète. Il s’agit de repenser et cultiver, au sein d’un quartier, d’une ville ou d’une région, un réseau de relations saines et nourrissantes. C’est la mise en œuvre de la bienveillance à l’échelle d’un écosystème social.

En somme, l’écologie de la relation est la démarche concrète qui peut t’aider individuellement et collectivement à construire et maintenir les fondations d’une Société et de Territoires de la Bienveillance, en transformant l’idée de l’interdépendance en une pratique consciente, stimulante, chargée de sens et quotidienne de soin et de coopération.

Voici un extrait de la vision de la bienveillance sur laquelle se base cette idée d’écologie de la relation :

“La bienveillance est un cheminement singulier qui fait appel à une culture individuelle et collective de l’intériorité, de l’acceptation et valorisation de la différence, de l’humilité et d’une coopération ouverte dans une approche gagnant-gagnant. Singulier aussi à chaque instant, faisant de la rencontre entre un individu ou un collectif donné et une situation donnée, une opportunité de construire et cultiver une relation pérenne qui pourrait être bonne pour lui et pour les parties prenantes à recenser. Des rencontres transformatrices.”

4 dimensions interdépendantes, indissociables et réplicables de la bienveillance

Dans un contexte où les responsabilités locales sont de plus en plus complexes, exigeantes et parfois épuisantes, nous te proposons une approche nouvelle, profondément humaine et structurante : une modélisation holistique, systémique et fractale de la bienveillance.

Cette modélisation repose sur quatre dimensions indissociables du soin et de l’engagement, déclinées ici d’abord au niveau individuel :

  • Moi Je : se relier à tes valeurs, aspirations et raisons d’être.
  • Toi et Moi : cultiver des relations respectueuses, transparentes et nourrissantes avec les élus, agents, citoyens, y compris les personnes que tu considères comme des adversaires politiques.
  • Moi dans des Nous : s’inscrire dans des collectifs vivants, et en particulier contribuer à de saines coopérations, à de la reconnaissance mutuelle, …
  • Vous en Moi : prendre soin de ses organes et de ses microbiotes. Cela relève essentiellement de l’hygiène de vie (alimentation, activité physique, sommeil, activités de récupération).

Prendre soin de ta santé physique et psychique par l’hygiène de vie, ne relève pas ici d’un message de Santé Publique France en vue de faire baisser les frais de la Sécurité Sociale, mais de pratiques fondamentales de la bienveillance sans lesquelles toutes tes intentions de bienveillance envers ta commune, ses habitants, et dans toutes tes sphères de vie ne peuvent qu’être contrariées voire aboutir à de l’absence de bienveillance et à de la malveillance ; particulièrement si tu devais prendre le chemin de l’épuisement dont on sait qu’il conduit physiologiquement à de la dissociation et potentiellement à de la maltraitance.

Ces 4 dimensions se répliquent à toutes les échelles : du conseil municipal à l’équipe technique, du quartier au territoire, du citoyen à la commune. Elles permettent une lecture transversale des enjeux et une action cohérente entre les niveaux.

Voici maintenant les 4 mêmes dimensions à l’échelle collective de ta commune :

  • Moi Je : se relier à la raison d’être de la commune, ses valeurs, ses missions sociétales, la place qu’elle veut tenir dans ses écosystèmes d’appartenance, en lien avec la RSE.
  • Toi et Moi : cultiver des relations respectueuses, transparentes et nourrissantes avec les autres collectifs (notamment les autres communes).
  • Moi dans des Nous : contribuer aux écosystèmes d’appartenance (communauté de communes, département, région, Etat, Europe, …)
  • Vous en Moi : prendre soin des personnes et collectifs qui contribuent à la vie de la commune (élus, employés municipaux, services municipaux, administrés, associations et SCIC).

4 dimensions de la bienveillance

Réciprocité de la Bienveillance

Cette modélisation invite à repenser l’engagement politique non comme don total de soi, pouvant conduire à une attitude sacrificielle, mais comme un équilibre entre don et régénération qui est soutenu multiplement.

Elle valorise le soin de soi comme condition du soin des autres, et propose des outils concrets pour prévenir l’épuisement, clarifier les rôles, et favoriser la réciprocité dans les responsabilités.

Ces 4 dimensions interdépendantes, indissociables, réplicables comme cela vient d’être montré à l’échelle individuelle et à l’échelle de ta commune, s’interconnectent construisant la réciprocité au-delà d’un enjeu éthique et moral.

Réciprocité de la bienveillance
 

Ainsi, voici comment se joue la réciprocité de bienveillance entre toi et ta commune dans les relations suivantes (liens numérotés 3 et 5 dans le schéma précédent) :

  • si tu es une personne élue : tu contribues à ta commune avec la dimension “Moi dans des Nous”. Tu donnes du temps, de l’énergie, tes compétences, ton enthousiasme, … pour le bien de ta commune et de ses habitants. De son côté, ta commune prend soin de toi avec la dimension “Vous en Moi” qui interpelle la responsabilité collective de prendre soin des élus, et notamment avec une vigilance face au sur-engagement
  • si tu es une personne employée municipale : tu contribues à ta commune avec la dimension “Moi dans des Nous”. Tu réalises au mieux les missions qui te sont données pour le bien de ta commune et de ses habitants, peut-être aussi avec une dimension transcendantale. De son côté, ta commune prend soin de toi avec la dimension “Vous en Moi” qui interpelle la responsabilité juridique de préserver la santé physique et psychique au travail.
  • si tu es une personne habitant la commune : tu contribues à ta commune avec la dimension “Moi dans des Nous”. Tu vas au-delà de contribuer financièrement via la fiscalité locale. Tu mouilles aussi la chemise et tu fais fonctionner tes neurones pour pour ta commune et ses habitants. De son côté, ta commune prend soin de toi avec la dimension “Vous en Moi” par de la reconnaissance, du soutien et une vigilance face au sur-engagement.
  • si tu représentes une association agissant pour le bien des habitants de la commune : ton association contribue à ta commune avec la dimension “Moi dans des Nous”. Peut-être investit-elle une mission sociale que ta commune ne peut prendre à sa charge ou qu’elle a déléguée. Ton association contribue à la vitalité de ta commune. De son côté, ta commune prend soin de ton association avec la dimension “Vous en Moi” par de la reconnaissance, du soutien et une vigilance face éventuels signaux indiquant par exemple un essoufflement.


Ainsi La relation d’un élu ou un employé municipal avec un administré est à considérer doublement :

  • De représentant de la commune à l’administré par les liens “Vous en Moi” du représentant de la commune, et “Moi dans des Nous” côté administré, comme évoqué juste au-dessus à l’item N°3
  • ET AUSSI d’individu à individu, par la dimension “Toi et Moi”, de part et d’autre (lien numéroté 4 dans le schéma précédent)

La connexion par la dimension “Toi et Moi” induit une forme de réciprocité qui met en lumière l’enjeu de fraternité et du bien-vivre ensemble qui doivent prévaloir dans toutes les interactions humaines, quelle que soit la nature d’interaction et quel que soit le rôle de chacune des deux personnes.

Une réciprocité qui mérite d’être pensée particulièrement pour toutes les relations asymétriques, et de manière non comptable (au-delà d’une logique donnant-donnant). C’est le cas par exemple de la relation entre une personne élue et une personne habitant la commune, de la relation entre un responsable hiérarchique et un subordonné. C’est le cas aussi entre parent et enfant, entre soignant et patient, entre enseignant et élève.

L’enjeu étant d’inventer des formes de réciprocité qui conduisent l’administré à prendre soin de l’élu, le subordonné à prendre soin de son supérieur hiérarchique, l’enfant non adulte à prendre soin de ses parents, le patient à prendre soin de ses soignants, l’élève à prendre soin de ses enseignants, …

Evoquer ces derniers cas qui relèvent d’un enjeu sociétal plus large que la commune (famille, santé, éducation) permet de considérer que ta commune peut s’emparer d’un rôle de pédagogie pour penser ces formes de réciprocité et les promouvoir sur le territoire de ta commune, et possiblement en tant que territoire de la bienveillance.

La bienveillance est ainsi vue comme un droit et un devoir et comme une approche gagnant-gagnant avec une compréhension de la réciprocité de la bienveillance qui va bien au-delà d’une réponse bienveillante à une action bienveillante, et investit une responsabilité croisée de bienveillance pour toutes et pour tous, quelles que soient les interactions, que la relation mette en jeu deux individus, ou deux collectifs ou un individu et un collectif.

De l’écologie de la relation à l’écologie

Peut-être te questionnes-tu sur l’absence d’une dimension particulière pour la relation à la nature, à la planète dans cette modélisation à 4 dimensions, aussi bien au niveau individuel que collectif ? Pourquoi pas une dimension “Moi et la Nature” ?

Cette modélisation en 4 dimensions intègre les écosystèmes naturels comme des acteurs à part entière. La nature n’est pas une dimension à part, mais elle imprègne les 4 dimensions. Cela évite de la traiter comme un “extérieur” à l’humain, et renforce une vision écosystémique où l’humain est pleinement intégré au vivant.

Elle invite à une gouvernance écologique, où les animaux, les arbres, les rivières, les sols, les saisons deviennent des partenaires de décision.

Elle propose une écologie relationnelle intégrant les autres qu’humains, où le soin du vivant est aussi le soin du lien.

Au niveau individuel, la nature est présente dans les 4 relations :

  • “Vous en Moi” : tu es un être constitué de nature, de vivant : organes, cellules et même d’habitants à l’insu de ton plein gré, et bien heureusement pour toi : tout ce qui peuple tes microbiotes (et notamment ce qu’on appelait il y a quelques années la flore intestinale)
  • “Toi et Moi” : va au-delà de tes relations avec d’autres individus. Cette dimension investit aussi tes relations avec les animaux et végétaux. Sachant que pour certains, une relation de proximité peut les relier (notamment les animaux de compagnie). Et c’est peut-être un investissement particulièrement bienveillant de cette dimension qui t’a fait choisir de devenir végétarien, végan, …
  • “Moi dans des Nous” : va au-delà de ton appartenance à des collectifs et communautés d’êtres humains, dont ta commune. Tu fais partie d’écosystèmes intégrant toutes les espèces du vivant. Tu es aussi un élément du vivant, parmi beaucoup d’autres, de cette planète. Et en tant qu’individu, parmi tes responsabilités de bienveillance, il y a celle de prendre soin des écosystèmes naturels. Et si tu ne l’investis pas pour une raison philosophique (cf dimension “Moi Je”), tu peux le faire aussi pour une raison très pragmatique au même titre que pour le toit qui t’abrite.
  • “Moi Je” : va au-delà de nos valeurs humanistes. Elle interpelle aussi nos valeurs écologiques et une forme de transcendance qui nous rend les efforts à prendre soin de la planète comme un élan relevant aussi de l’évidence, plutôt que comme des sacrifices insupportables que l’on essaye d’éviter par le déni de la réalité et de la responsabilité des humains dans l’emballement climatique et la destruction des écosystèmes naturels.

La nature et les 4 dimensions de la bienveillance

Au niveau collectif, la nature imprègne les 4 dimensions de manière assez similaire qu’au niveau individuel, à l’exception de la dimension “Vous en Moi”.

Pour ta commune, il s’agit de considérer sur le territoire de ta commune outre les administrés, les espèces vivantes autres que les humains.

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