La bienveillance est câblée dans l’humain

Tu sais, parfois on croit que la bienveillance est une option morale, un choix de comportement, ou une injonction.
Pourtant, elle est tellement plus que ça !
Et sais-tu pourquoi ? Accroche-toi bien : la bienveillance est câblée dans notre corps, au cœur de nos cellules, dans notre système nerveux autonome, même au fond de nos regard et dans notre capacité à tenir une conversation dans un environnement bruyant.
Grâce aux neurosciences, on comprend que notre organisme est fait naturellement pour se connecter, se synchroniser, prendre soin.
Depuis la naissance, chaque humain cherche le contact, l’apaisement, le lien. Sourire, prendre dans les bras, écouter une voix douce : ce sont des gestes qui nous font vibrer parce que nous y sommes naturellement sensibles.
Quand tu te sens en sécurité, ton système nerveux active la voie ventrale du nerf vague : celle qui permet l’écoute, le regard doux, la voix posée, le lien.
La bienveillance n’est pas un luxe. C’est une fonction vitale. Elle est là, en nous, prête à s’activer.

Tu as raison, Béa.
De plus s’ajoute à ces considérations neurophysiologiques, les sciences sociales et évolutionnistes qui rappellent que la coopération et l’entraide ont été des atouts majeurs pour la survie de l’espèce humaine.
Mais attention, ce câblage, aussi magnifiquement découvert par les neurosciences et particulièrement éclairé par la théorie polyvagale (conçue par Stephen Porges), peut être malheureusement entravé, et les raisons sont multiples.
Quand les environnements sont hostiles, quand les relations sont marquées par la peur, le stress, la domination… ton système nerveux se ferme, se recroqueville.
Tu passes en mode défense, fuite, attaque, figement. Et la bienveillance devient inaccessible, totalement déconnectée.
C’est pourquoi il ne suffit pas de dire “sois bienveillant” — il faut créer les conditions neurophysiologiques du lien.
Et ça, pas seulement entre toi et toi : c’est politique. C’est social. C’est collectif.
La bienveillance est câblée, oui. Mais elle a besoin d’un écosystème de sécurité pour circuler, s’épanouir, irriguer nos vies.

Autrement dit, nous portons tous en nous la capacité naturelle d’être bienveillants.
Mais ce câblage peut s’endormir, s’abîmer sous le stress, la peur, la course quotidienne.
Alors, à nous de le réveiller : par des gestes simples, par du temps donné à l’attention, l’écoute, par la joie partagée.

Exactement : le défi est de nourrir ce potentiel naturel.
Et cela passe par :
- Cultiver des environnements sécurisants et accueillants,
- Encourager des pratiques relationnelles respectueuses avec une bienveillance réciproque,
- Redonner du temps, de la joie et de l’attention aux liens humains.
Ainsi, nous remettons en cohérence notre câblage biologique et nos choix sociaux.

Alors, que faisons-nous avec notre initiative pour activer, amplifier, cultiver notre nature bienveillante ?
Nous cartographions les écosystèmes de sécurité, nous tissons des archipels de lien, nous régulons les environnements pour que la bienveillance puisse redevenir notre mode par défaut, notre mode de préférence.
C’est un voyage polyvagal, une aventure humaine, une transformation collective excitante et aussi existentielle.
Car si la bienveillance est câblée dans l’humain… alors elle peut devenir le cœur battant de nos territoires et de nos archipels !
